Mes choix et mes options didactiques et pédagogiques


     Par ce qu'il est nécessaire d'expliquer d'où l'on part afin de savoir où l'on va, cette page est l'occasion de mettre à plat mes fondements et mes choix en matière d'EPS, notamment sur le plan didactique.

 

     Option n°1 : Je cherche à être le prof que j'aurais aimé avoir par une EPS génératrice d'émotion.

     Je sais, c'est très égocentré comme démarche. Mais je me rappelle qu'en tant qu'élève, certains cours, certains profs d'EPS n'ont pas du tout été motivants alors même que je suis plutôt un sportif. Par ce choix, je privilégie une entrée qui ne s'adresse peut-être pas à tous les élèves, mais au moins cherche à "accrocher" certain(e) s d'entre eux. Par conséquent, je vise (si possible) une entrée "signifiante" de l'EPS, une EPS qui a du goût. Je privilégie dont une EPS génératrice d'émotions fortes et authentiques, si possible. Marre de la gym "roulade avant - saut demi-tour - roulade arrière - roue". A ce type de gym, je préfère une gymnastique avec un traitement didactique acrobatique. En acrosport, je préfère les figures dynamiques. De même en badminton niveau 2, je valorise l'attaque rapide (modulation du score selon de nombre d'échange ( le 5-4-3-2-1-0 où seul le serveur peut marquer), en basket, je valorise le panier marqué avec adresse par un score spécifique (1 = anneau touché / 10 = panier avec utilisation de la planche / 100 = panier sans utilisation de la planche / 1000 = paniers sans utilisation de la planche et sans toucher l'anneau), en relai je fais une course de 12 secondes à 2 où il faut gagner de la distance, etc. Quand le je peux, j'essaie de faire rentrer de l'émotion dans la pratique en EPS. C'est certes générateur de bruit, mais l'émotion est un moteur de motivation, je pense.

 

 

     Option n°2 : "cibler, habiller" et "référence et non révérence aux APSA".

     De par mes choix didactiques, je suis très près des prises de position de l'AEEPS et notamment celles du CEDREPS. Je recommande la lecture des cahiers du Cedre (ps) qui signifient bien mieux que moi leurs orientations que je partage. Il me semble central de parler d’Éducation Physique Scolaire à propos de l'EPS. Ce qui me semble important ce n'est pas le support, mais le savoir. Pour cela, il faut cibler l'objet d'enseignement à faire acquérir puis traiter didactiquement l'activité physique support pour que ce savoir soit central dans la forme de pratique scolaire retenue. Cibler veut dire choisir et rendre central. Il faut donc cerner ce qui nous semble primordial dans l'APSA, pour le niveau et la classe déterminée afin de permettre le "pas en avant" nécessaire pour nos élèves. Par conséquent, il me semble parfois nécessaire de prendre de la distance vis-à-vis des pratiques sociales sans en perdre le sens pour les élèves. Il faut que la pratique physique scolaire permette une "tranche de vie" (M. Porte) authentique, mais que le l'objet d'enseignement choisi soit central. Cet équilibre subtil est l'un des enjeux de nos choix didactiques. L'APSA est donc une référence et notre enseignement n'est pas une révérence aux APSA.

 

 

     Option n°3 : les compétences sont au centre de l'enseignement, l'évaluation doit en être l'aide et le témoin

      La conséquence directe de mon option n°2, qui est de "cibler", est une centration sur la notion de compétence. Ces compétences sont ce qui doit s'enseigner. Ainsi, la notion de situation complexe est primordiale. Fini les parcours de manipulation en basket comme fin en soi, fini les situations trop décontextualisées comme éléments centraux de l'enseignement. Les situations d'apprentissage ont comme fin leur application dans des situations relativement complexes. Et l'évaluation là-dedans ? Et bien, selon moi, elle doit permettre aux élèves et au prof d'identifier et orienter vers ces compétences. Les critères de réussite, les indicateurs sont donc des moyens  d'orienter, de réguler et d'identifier le degré d'acquisitions. Je suis donc naturellement proche des prises de positions du groupe EPIC (Enseignement Par Indicateur de Compétence) de l'AEEPS. Je recommande la lecture de leurs articles que je trouve particulièrement intéressants.

     Si je croise mon option n°2 et n°3, je me sens donc en phase avec la notion "d'épreuve-preuve" proposée par M. RECOPE et B BODA (dossier EPS n°76) qui est une situation qui oriente l'activité des élèves vers des buts de maîtrise, une situation qui signifie à l'élève qu'il a acquis une compétence, une situation qui fait la preuve de l'acquisition d'une compétence centrale (l'objet d'enseignement) d'un cycle.  Cette situation est une forme scolaire de pratique (option n°2) et révèles l'acquisition de la compétence (option n°3).

 

     Option n°4 : les TICE sont un moyen (et non une fin) permettant d'enseigner différemment.

      Depuis 4 ans j'utilise les TICE dans mes cours. J'ai commencé avec un notebook asus t100t... mais trop peu utile en cours, car pas de caméra coté coque de l'écran. J'ai, cependant pas mal utilisé les logiciels proposés par le groupe epsoft. J'y ai trouvé, malgré tout, une vraie plus-value en classe. Mais l'absence de l'utilisation de l'image était une limite. Depuis cette rentrée 2015, chaque enseignant d'EPS dispose d'un iPad air2. Cela fait bientôt un an que je teste diverses applications en classe. L'usage de la vidéo est un vrai plus en classe. Je suis persuadé de l'utilité des TICE en cours d'EPS, mais à condition que cela soit un moyen et non une fin. Je pense ce que cet outil change aussi la manière d'enseigner. Je m'appuie beaucoup sur les idées de tablette et survêtement, les propositions du groupe TICE de Rouen mais aussi sur le groupe GREID-EPS de Créteil.

 

     Voilà en gros les fondements de mes choix didactiques. Il m'a fallu des années avant de me fixer une ligne, une cohérence et m'en rendre compte.J'essaie d'appliquer ces principes le plus souvent possibles mais je bute encore sur certaines APSA dans lesquelles je ne me sens pas encore assez solide ou par manque d'expérience. La cohérence est un travail de toute une carrière et je n'en suis pas à la moitié. Il me reste encore du temps pour progresser, voir évoluer de position.

    Mes choix sont bien évidemment critiquables et il y a d'autres voies possibles. Je trouvais nécessaire de mettre à plat mes prises de position afin que vous puissiez mieux comprendre mes productions qui essaient de s'inscrire dans ces fondements.